Avant l’atelier des Nouvelles Grisettes, Pérols abrita l’annexe d’un fleuron de l’industrie textile locale : la bonneterie Menviel. Ouverte en 1926, ses produits furent réputés dans la France entière et employèrent une importante main d’œuvre locale. Aujourd’hui encore, alors que ses locaux abritent désormais la Médiathèque métropolitaine Jean Giono, les anciens Péroliens se souviennent du rire des ouvrières et du ronron de leurs machines.
Père du célèbre peintre Frédéric Bazille, Gaston Bazille (1819-1894) était avocat et viticulteur. Installé à Montpellier, il possédait de nombreuses terres et propriétés, dont le Mas Saint-Sauveur, à Lattes et des vignes et un chai à Pérols. C’est dans ce chai que les Montpelliérains, Louis et Gaston Menviel, décidèrent en 1926, d’ouvrir une annexe à leur entreprise de bonneterie créée au début du siècle.
2. Une main d’œuvre réputée.
Même pendant la guerre, et grâce aux stocks de coton de toute première qualité, en provenance du Pérou et d’Amérique, l’entreprise Menviel ne cessa jamais de fonctionner. Au plus fort de l’activité, l’atelier fonctionnait du lundi au samedi en trois équipes journalières. Si à Montpellier, l’apprentissage des ouvrières préoccupait beaucoup les usiniers, à Pérols, la main d’œuvre était réputée pour y être plus sédentaire et fidèle.
3. Une chaîne de fabrication méthodique.
Entre ses deux ateliers de fabrication de Montpellier et Pérols, l’entreprise de bonneterie produisait tous les sous-vêtements de femmes, d’enfants et d’hommes. De la culotte à la chemise en passant par les gaines, les brassières, les combinaisons. Le tout exécuté sur un parc de machines dernier cri et selon une chaîne méthodique, « dans un silence religieux seulement troublé par le léger vrombissement des machines », écrivait un journaliste en 1941.
4. Et depuis dix ans : la médiathèque Jean Giono.
Reprise en 1960, l’entreprise ferma définitivement ses portes en 1992. En 2012, il y a juste dix ans, le bâtiment de Pérols s’offrit une nouvelle vie, après un important chantier de réhabilitation. « Il s’agit de glisser un objet dans un écrin existant sans en modifier les contours », résumaient Bernard Cabanne et Bertrand Ramond, les architectes du projet. La médiathèque métropolitaine Jean Giono, accueille aujourd’hui les usagers sur deux niveaux. Poutres anciennes, génoises, fenêtres et jusqu’à la signalétique intérieure, permettent au visiteur attentif de se souvenir du passé viticole et textile des lieux.
Merci à Monsieur Yvan Figon pour les photos 1 et 2. Pour en savoir plus, sur l’histoire de Pérols, lire « Pérols, images oubliées », de Yvan Figon. Disponible à la médiathèque Jean Giono.
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